La croissance de la production canadienne de pétrole demeure limitée en l’absence de nouveaux pipelines et de politiques concurrentielles : ACPP

12 juin 2018 – Calgary, Alberta

Il faut que le Canada soit plus concurrentiel et fasse construire des pipelines s’il veut, d’ici 2035, transporter vers de nouveaux marchés 1,6 million de barils par jour (bpj) en plus issus des sables bitumineux. C’est ce qu’a annoncé l’Association canadienne des producteurs pétroliers dans son rapport de 2018 intitulé Crude Oil Forecast, Markets and Transportation.

Un écart de compétitivité grandissant demeure un des principaux obstacles pour le Canada quand il lui faut attirer des investissements étrangers. L’incapacité du pays à faire construire d’importants pipelines et à créer et à mettre en œuvre des règlements efficaces – ainsi qu’une série de projets annulés, comme les pipelines Northern Gateway, Pacific NorthWest LNG et Énergie Est – ont miné la confiance des investisseurs dans l’industrie énergétique du Canada.

On prévoit que la production totale de pétrole canadien passera à 5,6 millions de bpj d’ici 2035 – soit 1,4 million de bpj de plus qu’en 2017. Cette augmentation sera stimulée par la hausse de la production de pétrole issu des sables bitumineux, qui passera de 2,65 à 4,2 millions de bpj – malgré une baisse des dépenses d’investissement affectées aux sables bitumineux pour la quatrième année consécutive.

L’Ouest canadien représente environ 95 % de la production totale du pays, le pétrole conventionnel – incluant les pentanes et les condensats – représentant plus d’un million de bpj sur le total de la région. D’ici 2035, la production conventionnelle n’évoluera pas – elle passera de 1,32 million de bpj en 2017 à 1,33 million de bpj. Ce sont les formations de Montney et de Duvernay (riches en liquide) qui présenteront le plus fort potentiel de croissance; elles devraient produire environ 500 000 bpj de pentanes et de condensats d’ici 2026.

Dans l’est du Canada, la production de pétrole passera à 290 000 bpj d’ici 2025, grâce aux grands projets en mer comme Hebron, Hibernia, Terra Nova et White Rose. Hebron représentera le plus gros de la production d’ici à 2025, à mesure que le projet de production le plus récent de la région se développera. Au-delà de 2025, la production chutera à 70 000 bpj d’ici 2035.

Les producteurs de pétrole canadiens continuent de subir les contraintes liées au manque de pipelines, puisque des projets approuvés par le gouvernement fédéral, comme les projets d’expansion du pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan, de la ligne 3 d’Enbridge et du pipeline Keystone XL de TransCanada n’ont pas encore débuté leur construction. En 2017, la quantité de pétrole disponible au Canada – production de pétrole et diluant – totalisait 4,2 millions de bpj, ce qui est supérieur à la capacité des pipelines existants. L’ACPP prévoit qu’elle va encore augmenter de deux millions de bpj, pour passer à 6,2 millions de bpj d’ici 2035.

Pendant ce temps, les États-Unis continuent à simplifier et à réduire les coûts associés à leur réglementation. Les dépenses d’investissement ont augmenté de 38 % aux États-Unis pour atteindre 120 milliards de dollars en 2017, tandis qu’au Canada, elles ont chuté à 45 milliards.

Citations de Tim McMillan, président et chef de la direction de l’Association canadienne des producteurs pétroliers

  • « Il est difficile pour les producteurs canadiens de garantir une juste valeur marchande pour nos ressources naturelles, en l’absence d’importants pipelines ou d’accès à de nouveaux marchés dans des régions comme la Chine, l’Inde ou l’Asie du Sud-Est. »
  • « Le Canada prend du retard par rapport à ses concurrents, et perd ainsi l’occasion d’approvisionner le reste du monde avec son pétrole produit de façon responsable. Les États-Unis multiplient leurs exportations de pétrole vers les mêmes marchés émergents que cible le Canada. »
  • « On prévoit que la production canadienne va passer à 5,6 millions de bpj et, pourtant, nous n’avons pas ce qu’il faut pour acheminer ce pétrole aux nouveaux marchés mondiaux. »
  • « En 2014, la production et les dépenses d’investissement étaient élevées dans l’industrie pétrolière canadienne. En supprimant les obstacles réglementaires et en augmentant la capacité pipelinière, nous pouvons ouvrir la voie à un secteur de l’énergie en santé et atteindre le succès.
  • « La production canadienne devrait s’élever à 5,6 millions de barils par jour et pourtant, nous n’avons pas de mode de transport vers de nouveaux marchés mondiaux. »
  • « La concurrence pour l’accès aux investissements sur le marché mondial est féroce, et le Canada est perdant à cet égard. Le manque de clarté de la réglementation et l’incapacité à faire construire des pipelines approuvés par les autorités fédérales donnent à penser que le Canada n’est pas prêt à faire des affaires. »

Messages complémentaires

  • L’Agence internationale de l’énergie estime que, d’ici 2040, le pétrole répondra à 27 % de la demande totale d’énergie de la planète, avec une production de 105 millions de bpj – ce qui représente la part la plus élevée de toutes les sources de combustible.
    • On prévoit que la demande totale d’énergie va augmenter de 30 % d’ici 2040 par rapport aux niveaux actuels; cela équivaudra à ajouter la Chine et l’Inde aux consommateurs actuels, si l’on en croit le New Policies Scenario de l’AIE.
  • Environ 99 % des exportations canadiennes sont destinées aux États-Unis, et moins de 1 % s’en va outre-mer.
  • Entre 2008 et 2017, les États-Unis ont augmenté leur production de pétrole de 87 % et leurs dépenses en capital ont progressé de 38 % en 2017, pour atteindre environ 120 milliards de dollars. Au Canada, les dépenses en capital ont baissé de 45 % depuis 2014, pour atteindre 45 milliards de dollars.

L’Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP) représente des entreprises, grandes et petites, vouées à l’exploration, à l’exploitation et à la production gazière et pétrolière partout au Canada. Les entreprises membres de l’ACPP produisent environ 80 % du gaz naturel et du pétrole brut du pays. Les partenaires de l’ACPP offrent une vaste gamme de services à l’appui du secteur du pétrole brut et du gaz naturel en amont. Tous ensemble, ils constituent une part importante d’une industrie nationale dont les revenus issus de la production de pétrole et de gaz naturel totalisent chaque année près de 110 milliards de dollars. L’ACPP a pour mission, au nom du secteur pétrolier et gazier en amont, de promouvoir et de favoriser la compétitivité économique et une performance à la fois sûre, écologique et socialement responsable.

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